PLOMB
Publié le 29 Août 2023
Le terme précarité énergétique renvoie à la difficulté ou à l’incapacité à pouvoir chauffer son logement à un coût acceptable pour satisfaire un besoin élémentaire. Cette incapacité peut avoir trait à une insuffisance de ressources ou à des conditions d’habitat précaire.
Le CESE, Comité Économique et Social Européen, a dévoilé au cours de sa conférence annuelle qu’en 2022, 42 millions de personnes en Europe ont eu du mal à se chauffer. En France, cela représente environ 12 millions de personnes.
Près d’un français sur cinq est donc concerné par la précarité énergétique. Si la première cause de ce phénomène est une mauvaise isolation thermique du bien, la seconde raison est financière. En effet, en 2021, 36 % des ménages ont limité leur consommation pour des raisons financières, et 4 % se sont vu dans l’incapacité de chauffer à la suite d’une coupure d’énergie liée à un impayé.
Pourtant, le gouvernement a choisi de mettre l’accent sur la rénovation énergétique. C’est le sujet du moment, au cœur de nombreuses mesures et pour lequel de nombreuses aides financières sont désormais disponibles. Qu’il s’agisse du chèque énergie, de la prime rénove, du dispositif CEE ou de l’éco-PTZ, les mesures ne manquent pas. Malgré tout, les chantiers de rénovation énergétique sont encore trop peu nombreux. Les ménages les plus modestes, même s’ils peuvent bénéficier de plusieurs aides, sont dans l’incapacité de faire face au reste à charge. D’ailleurs, le plus souvent, ces ménages occupent des passoires thermiques dans lesquels il faudrait engager une rénovation globale pour laquelle la facture peut vite grimper. Ainsi, bien souvent, ces ménages vont opter pour une réduction et une modification de leurs habitudes de consommation afin de faire des économies et éviter d’augmenter leurs dépenses.
Pour les locataires, bien que le gouvernement ait prévu des garde-fous pour ceux qui occupent des passoires thermiques, avec l’interdiction d’augmentation des loyers et interdiction de location pour les pires passoires, la situation reste préoccupante. La flambée des prix de l’énergie aggrave encore la situation de nombreux ménages. Le CESE estime donc que l’Union européenne doit renforcer l’ensemble des mesures déjà en cours et renforcer l’utilisation des énergies renouvelables et favoriser les communautés énergétiques locales.
Le contrôle des marchés de l’énergie et une maîtrise plus poussée de l’inflation, la mise en place de mesures supplémentaires d’économie et d’efficacité énergétique (comme c’est le prévu par la RT 2012 et la RE 2020), le renforcement des investissements relatifs aux énergies renouvelables font partie des pistes proposées.
Le chantier énergétique reste vaste et devrait vraisemblablement continuer à subir de nombreuses modifications et faire apparaître de nouvelles mesures dans les années à venir.